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TRAVAIL SAISONNIER EN DANGER ! 

 

(Je ne réagis que maintenant car j'étudiais longuement ce dossier, que j'ai suivi depuis le début, en fait très simple à comprendre mais qu'il faut expliquer à des personnes extérieures au monde agricole, comme moi. Excusez-moi de ce retard)

Dans le projet de loi de finances 2019 présenté lundi 24 septembre,le dispositif TO-DE (travailleurs occasionnels, demandeurs d'emplois) qui sert à compenser les coûts de charges de main d’oeuvre supplémentaires depuis 1985, sera supprimé en janvier 2019. C'est la fin de l'exonération de charges sociales.
C'est ce qui était annoncé depuis quelques mois et plus récemment, le 19 septembre par le premier ministre, Édouard Philippe.

Les maraîchers, vignerons, arboriculteurs, etc qui en bénéficient vont voir leur coût du travail saisonnier augmenter de 2500€/hectare et par an, un surcoût de 190€ par salarié et par mois.
C'est une menace réelle pour des milliers d'exploitations qui risque de les faire disparaître.
Exemple: augmentation de 1€50 du coût du travail par heure, un agriculteur qui utilise 10 000 heures d'emploi saisonnier perdrait 15 000€. Et n'ayant pas les moyens de les payer, son exploitation risquerait de disparaître.

Les élites demandent aux travailleurs/ses d'être plus compétitifs mais ce dispositif permettait de l'être davantage car le coût du travail saisonnier le plus élevé en Europe, c'est en France.
En France, par exemple, le coût du travail saisonnier est 36% plus cher qu'en Italie et 26% plus cher qu'en Allemagne.

Dans les discussions actuelles entre ministères de l'agriculture et des finances,(à noter que Bruno le Maire défendait ce dispositif en 2010) ceux qui emploient des travailleurs saisonniers pourraient toucher une exonération de charges en lien avec la suppression programmée du CICE ( Crédit Impôt pour la Compétitivité et l'Emploi), également en janvier 2019.

Nous demandons que le dispositif TO-DE soit maintenu.
Concernant le CICE, nous pourrions peut-être le remplacer par une hausse de la TVA qui remplacerait les cotisations des exploitants et salariés. Une TVA qui irait pour financer une “protection sociale agricole”. Une sorte de TVA sociale agricole.
Quel en serait le but ? 
Réduire les charges qui pèsent sur le coût du travail pour redonner ainsi de la compétitivité au secteur productif, qui permettrait une répercussion sur les salaires.
D'augmenter le prix des produits importés, de maintenir les prix des produits français au niveau actuels et celui des produits français exportés porté à la baisse.

Lundi 1000 agriculteurs ont manifesté à travers tout le sud de la France, 300 encore mercredi soir à Montauban, pour protester contre la suppression de ce dispositif.

Si rien n'est fait pour sauver les filières touchées par cette suppression, les agriculteurs n'auront qu'une chose à faire : traverser la rue !

Secrétaire national chargé de l'agriculture.

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