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Agriculture : voit-on le danger arriver?

Agriculture : voit-on le danger arriver?

 

La moitié des agriculteurs va partir en retraite dans les toutes prochaines années. Ces départs à la retraite seront-ils tous remplacés par des installations? Certainement pas!

 

Pourquoi? A cause d'un tas de problèmes! Les "bouseux", "les cul terreux", comme des bouffons les appellent, ne gagnent toujours pas leur vie, ne se dégagent pas de salaire!

Pas de salaire, mais des charges à payer et qui augmentent d’années en années, des mises aux normes à effectuer !

 

Nous allons prendre le cas de la filière porcine, c’est le cas le plus récent qui symbolise tout ce merdier :

 

Avec les exportations vers la Chine, nos éleveurs se sont faits une petite santé courant 2018 et surtout 209. Beaucoup en ont profité pour mettre en place les normes de biosécurité, pour investir.

Mais le prix du porc baisse, actuellement 16cts en dessous du coût de production (1euro54, plus value par kilo compris, selon l’interprofession).

 

Pourquoi le prix baisse ? Parce que le marché mondial se grippe, d’un côté la peste porcine africaine en Allemagne qui fait que les stocks ne sont pas écoulés, ce qui encombre le marché européen, de l’autre la recherche de l’autosuffisance par la Chine qui ralentit fortement nos exportations.

En plus de cela, les importations habituelles de jambon étranger, principalement d’Espagne. Un jambon sur trois est importé en France.

 

Ce n’est pas le «Label porc français» qui va sauver les éleveurs de porcs. La moitié d’entre eux ne s’en sorte pas.

 

Mais le cas de la filière porcine est symptomatique de toutes les autres filières, qui, actuellement, ne tiennent que par le tout à l’export. Mais lorsque le marché extérieur se ferme, la production nous reste sur les bras, le marché est saturé, le prix payé aux éleveurs baisse. C’est ce qui se passe tout le temps pour les élevages laitiers, bovins viande et porcins.

 

Alors que nos, soi-disant, partenaires économiques cherchent à devenir autosuffisants, pourquoi restons nous si attachés à la logique du «tout à l’export» ? Pour continuer à faire vivre nos agriculteurs à coups de perfusions ?... c’est-à-dire aides et subventions, ce dont ils ne veulent pas car ils veulent simplement vivre de leur métier.

 

Il va falloir vite s’organiser ! Diriger, c’est prévoir, gouverner, c’est anticiper !

 

Tout marché extérieur finit par tomber, nous en avons la preuve. Les nations cherchent, un moment ou un autre, à être en capacité de produire chez soi, pour soi-même.

C’est ce que, nous, occidentaux devrions comprendre. Mais «nous» restons enfermés dans une idéologie du libre-échange pour se faire du profit, sans penser aux répercussions sur les élevages.

 

Il est urgent de changer de logiciels et il est évident que cela se fait au niveau des pouvoirs publics, qui doivent insuffler la nouvelle donne.

Cette nouvelle donne qui orientera la France vers une politique d'autonomie alimentaire qui passe par une relocalisation des productions et qui mettra automatiquement fin au système du tout à l'export.

Bien évidemment, nous ne pouvons pas être totalement indépendant alimentairement, on a besoin d'autres pays pour certains produits, comme toute autre nation.

 

Mais un pays qui est, selon ses capacités, acquiert l’autonomie alimentaire, est un pays qui se porte bien.

 

La clef pour résoudre le malaise agricole, entretenu depuis des décennies réside dans la considération du métier. Cette considération passe par la revalorisation des salaires et des retraites, par le changement d’une politique agricole fondée sur la rémunération, la protection, la régulation.

 

Plus que de la passion (parfois fausse!) dans les mots, il faut la volonté et du courage !

 

Plus que jamais, notre agriculture française, déjà endeuillée par de trop nombreux suicides, est menacée de disparition : entre des prix bas, les départs à la retraite très proches, des décisions politiquent qui achèvent des agriculteurs, que ce soit au niveau des normes ou des interdictions de méthodes de culture qui condamnent toute une production. Il faut garder à l’esprit que ce qui ne sera plus produit chez nous, le sera ailleurs, produit dans des conditions sanitaires moins drastiques que chez nous et nous l’importerons ! Sans que cela gêne, vraisemblablement !

 

Ne laissons pas crever nos Agriculteurs en silence !

 

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