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Lettre ouverte au Ministre de l'Agriculture Julien Denormandie.

Monsieur le Ministre,

 

Une nouvelle grippe aviaire frappe la filière volailles, et nous voyons que les leçons du passé ne sont toujours pas retenues…

 

Vous vous êtes rendu dans le Gers, l’un des départements touchés par la grippe aviaire.

C’est la troisième fois en cinq ans que la filière volailles est touchée. Plusieurs centaines de canards ont été abattues, la filière est au bord du gouffre, les labels rouge (le plein air) est en danger.

 

Force est de constater encore une fois que les instances agricoles, telles la FNSEA, le CIFOG, les chambres d’agriculture, n’ont su affronter les difficultés structurelles qui ont amené à ce désastre.

 

Quelles sont les causes ? D’abord, les promesses non tenues de rapprocher les zones d’élevages et les zones de gavage (une promesse de 2017 de Stéphane le Foll ancien locataire de votre Ministère).

Car qui dit dissémination, dit circulation et donc diffusion du virus. S’ajoute à cela l’augmentation permanente des volumes de production, pour exporter. Sauf que lorsque la grippe aviaire touche la production, les marchés extérieurs se ferment, les stocks se forment.

 

L’idée de confiner les canards l’hiver ne tient pas la route car les «petits éleveurs» ne le peuvent pas, cela demande un investissement financier. Pourquoi les confiner? Ne serait-ce pas à cause, encore et toujours, des oiseaux migrateurs. Mais quelles sont les preuves que le virus provienne de la faune sauvage ? Les abattages préventifs ne sont pas non plus une solution, ces derniers ne font que diffuser le virus en réquisitionnant les abattoirs. Cette troisième crise, en cinq ans rappelons le, peut être fatale si rien n’est fait.

 

La filière est en danger de mort, beaucoup d’éleveurs ont investis dans les mesures de biosécurité décidées en 2017...pour quel résultat ? Un endettement, des trésoreries dans le rouge.

Le confinement ne sert à rien, le virus peut toujours atteindre l’intérieur des bâtiments. Cette claustration vise-t-elle tout simplement à tuer l’élevage plein air ? Rappelons que les éleveurs doivent respecter un cahier des charges très stricts, notamment pour les labels. Il est hors de question que les éleveurs soient confrontés à un troisième plan de biosécurité, ce système ne fonctionne pas, cela ne sert à rien de l’intensifier.

 

Ainsi, Monsieur le Ministre, des mesures de bon sens existent :

 

Mettre en place des tests représentatifs pour dépister le virus sur les animaux.

 

Abattre sur zone en évitant la propagation du virus par les déplacements vers les abattoirs.

 

Privilégier l’élevage extensif au lieu de la claustration qui favorise la propagation du virus et non pas réduire la densité des élevages comme le préconise l’ANSES car qui dit baisse de la densité, baisse des rendements, la ferme fait faillite, vous connaissez ce cas de figure Monsieur le Ministre.

 

Se concerter pour établir un palier maximum du nombre de palmipèdes dans une zone touchée.

 

Indemniser les pertes en prenant en compte la comptabilité de chaque éleveur et de chaque gaveur, avec des dossiers mis à jour (ils ne le sont pas actuellement).

 

Les professionnels de la filière, les éleveurs eux-mêmes, prônent la vaccination contre le virus H5n8, depuis 2017, date de la dernière grippe aviaire. Il faut, en effet, vacciner les animaux, car sans vaccination, rien ne sera résolu. Ce vaccin fonctionne, il faut le commercialiser. La filière porcine a été sauvée dans le passé par la vaccination. Tachons de la prendre en exemple.

 

Monsieur le ministre, voulez-vous que la production française, réputée pour son savoir-faire et sa qualité, devienne comme la production bulgare, de piètre qualité ?

 

L’État doit jouer son rôle dans cette crise et établir des plans d’actions qui prennent en compte les réalités du terrain et surtout, la diversité des modes de production des élevages de volailles. Nos éleveurs n’ont pas le temps d’attendre !

 

Restant à votre disposition pour échanger, je vous prie de croire, Monsieur le Ministre en mes sentiments cordiaux

 

LAGORIO Valentin,

secrétaire-général-adjoint de l’Union du Peuple Français.

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