Elevage bovin: la trahison joue encore son rôle !

(courrier électronique envoyé aux députés européens)

Madame, Monsieur

En pleine crise sanitaire où l’Europe s’est illustrée par son inefficacité et son incompétence prodigieuses, la commission européenne a finalisé, mardi 28 avril 2020, l’accord entre le Mexique et le continent européen.

Le commissaire européen chargé du Commerce, Phil Hogan, a notamment déclaré «Nous aurons encore plus besoin de cette ouverture, de ces partenariats et de cette coopération pour reconstruire nos économies après la pandémie.» et qu’il s’agissait d’un «commerce ouvert et équitable».

Pas vraiment équitable.

Car encore une fois, c’est l’élevage européen, et donc français, qu’on brade, qu’on dynamite sur l’autel de la stupide mondialisation où règne la loi du plus fort ! Car cet accord prévoit l’importation de 20 000 tonnes de viande bovine et 10 000 tonnes de viande porcine mexicaines sur le sol européen.

Le sort de la filière bovine est en jeu. Déjà éprouvée par une politique de prix bas organisée par industriels et distributeurs, par l’augmentation des charges, la finalisation de cet accord commercial est un coup de poignard porté dans le dos à nos éleveurs de bovins viande.

Combien d’éleveurs vont devoir mettre la clef sous la porte à cause d’une politique générale mortifère de la part de nos hauts dirigeants ?

C’est de la distorsion de concurrence ! La production de viande bovine au Mexique ne correspond pas aux standards de production en France. Nos hauts dirigeants demandent à nos producteurs de monter en gamme, de produire de la qualité, mais importe des produits bas de gamme.

Cette logique répond-elle aux termes macroniens du «en même temps »? …

L’Europe n’est-elle pas censée protéger son marché, ses productions, assurer un niveau de vie convenable aux producteurs européens, de maintenir une autosuffisance alimentaire, une sécurité alimentaire (aujourd’hui ébranlée par tous ces traités azimuts, comme le CETA, lourds de conséquence pour nos producteurs et notre environnement!) ?

Tels étaient les prérogatives de la PAC lors de sa création, mais cette dernière a dérivé vers le libéralisme, tout comme l’Europe.

Sans changement profond des concepts politiques, économiques et sociaux, notre société poursuivra sa descente aux enfers et l’élevage français continuera d’être mis à sac par des dirigeants qui sont, semble-t-il, bien résolus à éradiquer l’élevage en France…

La trahison jouant encore son rôle, nos éleveurs de bovins viande étant toujours la variable d’ajustement à chaque accord commercial, nous vous demandons solennellement de ne pas signer cet accord qui vous sera soumis par la Commission Européenne.

Si vous ne prenez pas position contre ce traité, vous aurez une part de responsabilité dans la mise à mort de nos élevages français.

Veuillez agréer mes sentiments respectueux.

Valentin Lagorio, secrétaire-général-adjoint à l’Union du Peuple Français.